vendredi 19 avril 2013

Laos : Turlututuk!! Non, chapeau point Touk!

Et voilà que nos aventures Cambodgiennes touchent à leur fin. Nous prenons un énième bus et direction, la frontière Cambo - Laotienne.

Aaaaaah ces bus, c'est minivans, ces bateaux, ces trains...... Tous ces modes de transports en communs qui m'ont fait comprendre que nous étions tous, en fait, une grande famille.
Je ne compte plus les heures passées avec la tête de mon voisin sur les épaules, car celui-ci s'est endormit. Quelle joie de se retrouver les genoux sur le menton car le gars d'en face trouve qu'il serait un plus a l'aise couché, le bonheur d'entendre ruminer ces bouffeurs de grillons, de supporter les bruits et les odeurs de leur transit ulcéré par l'excès de piment, toutes ces fois ou j'ai eu envie de faire comprendre au chauffeur que le klaxon est un avertisseur et non un instrument de musique. Et surtout leurs incroyables sits coms qu'ils passent et repassent a perpétuité jusqu'à ce que ma mort s'en suive!!

Bon, là Il est +\- 14h quand nous débarquons devant la guinguette du poste frontière Cambodgien. Il fait a peu de choses près 40°, le soleil pourrait faire cuire un œuf sur mon crâne, les sangles de mon sac a dos me cisaillent les épaules, j'ai la vessie comme un ballon de baudruche, j'ai sur la peau un peu de la sueur des 19 autres passagers du minivan, et voilà que l'officier frontalier me demande 2 $ pour apposer son pût...... de tampon de sortie sur mon passeport!

Non, ça, s'en est trop!!!.
J'essaie de lui expliquer que je n'ai pas a payer quoi que ce soit, que toutes les taxes ont été réglées lors de la demande de visa, que la loi c'est la loi, que je suis contre bakchichs, que c'est pas parce que je suis blanc que je suis plein de pognon et que merde il peut aller se faire voir, de toute façon j'ai tout mon temps.....
Qu'il est bon parfois de vider son sac!!!

Ceci dit, j'avais toujours besoin d'uriner et c'est au pied de la cahutte de ce mécréant, que je laisse s'exprimer ce petit plaisir naturel.
Soulagé d'un demi litre, je constate que le charme d'Amandine a opéré, et c'est avec nos passeports estampillés que nous nous dirigeons vers le bureau frontalier voisin de 50 mètres - celui du Laos.

Nous décidons d'arborer notre plus beau sourire devant l'officier, nous parlons lentement et avec beaucoup de douceur, nous prenons le temps de bien remplir les 36 documents en doubles exemplaires de demande de visa et nous constatons, les yeux exorbités, que le montant demandé ne corresponds pas du tout à ce qui était prévu.
Mais ici, pas de discussion possible : l'officier a un tournoi de pétanque à terminer et ses potes l'attendent depuis bien trop longtemps déjà!!
C'est finalement plus léger de quelques dollars que nous nous retrouvons plantés au milieu de nulle part en attendant un hypothétique moyen de locomotion!

C'est à ce moment-là que tout bascule...
Bons nombres de questions s'étaient déjà posées sur la manière dont nous nous déplaçions... Mais là, nous sentons qu'il est temps de passer à autre chose, d'oser l'original, de mettre le conventionnel de côté.

Et puis soudain l'idée germa.....

Germa, germi, germo,.......

"...… Germaine, Germaine,
Une java ou un tango,
C'est du pareil au même ......" Désole, je pouvais pas y Renaud cé

Et pourquoi pas traverser le Laos en Touk-Touk ????
Le Touk - Touk c'est l'assemblage d'une mobilette et d'une chariote customisée d'un siège et d'une ombrelle.
Drôle d'idée me direz-vous?
Et bien non, le pari s'est révélé gagnant : 20 jours à traverser le pays du sud au nord en passant par de magnifiques routes goudronnées, mais aussi et surtout des pistes tout aussi bucoliques que défoncées. Nous avons voulu sortir des sentiers battus, que nous avons finalement vaincus ( et pourtant nous n'avons que deux fesses chacun ), et il nous a été offert la rencontre avec l'habitant, le paysan, le citadin, le moine, l'enfant, le vieux,.....
Nous pourrions vous parler des heures de tous ces moments partagés : les laotiens ont la particularité d'aimer la rencontre et même de la provoquer!!
C'est comme ça que nous avons pu participer a leur nouvel an ( du 13 au 17 avril, qui correspond au début de la saison des pluies ). Imaginez-vous : pendant 5 jours, jouer le jeu de leur tradition et être, tout au long de la route, la cible de leurs jets d'eau; devoir continuellement s'arrêter pour boire un verre avec eux ( ça, c'était vraiment chiant!!!!) , mais le plus dur a été de retenir Amandine d'aller participer a un karaoke a chaque pause pipi.

De ce parcours à travers le Laos, nous retiendrons surtout : l'accueil, les fous rires, l'étonnement, les encouragements, la curiosité, la perplexité qui ont fait de cette traversée un puzzle de moments inoubliables!

Amandine et Pierre-José